9 févr. 2012

Au coeur d'une forêt lointaine et mystérieuse un lac d'une profondeur abyssale sous une surface lisse, miroir ovale ceinturé d'une procession de petits insectes rouges et noirs qu'on appelle des soldats et que je contemplais de longs moments dans mon enfance en les voyant défiler inlassablement à la racine des murs.
Ce lac repose au sein de mon être (mon bassin serait son lit.) Il reflète les silhouettes des arbres gigantesques qui l'entourent.
La surface de l'eau est calme, si calme. 
Le silence du lieu intense pénètre etdensifie mon corps. Le mystère est présent partout dans l'invisible du décor et dans l'inexprimé de mon corps.
Je me sens paresseuse et sans force.
J'ai envie de m'installer en assise au bord de ce lac tranquille et me laisser absorber par lui, ensevelir au fond de ces eaux inertes. Dormir, pour attendre un réveil.
Dans la contemplation des cimes ondoyantes de cette cathédrale végétale, je sens mes bras devenir des ailes dans une inspiration profonde suivie d'une expir qui me ramène dans mes jambges pour parcourir les sous-bois sans but et machinalement portée par le souffle de courants invisibles.
Le vide intérieur me remplit toute. Je ne suis que lassitude expansive jusqu'à l'explosion.
La surface du lac palpite doucement et se recouvre de bulles bouillonnantes comme autant de baillements. Délivrance !
De ces bulles vont éclore des nénuphars et des libellules !

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