28 juin 2012


Je n'ai pas choisi. C'est le bleu qui me choisit. Il vient vers moi sous la forme d'une tache qui s'impose et veut me pénétrer ou m'envelopper comme le ferait un nuage.
Pourquoi bleu ? Est-ce un bleu de l'âme qui se rappelle à moi ? Quel bleu ? Le bleu clair et léger de l'innocence de l'enfance, le bleu plus profond de la tristesse, le bleu presque noir de la détresse. Le blues.
Je prends le parti d'accueillir ce bleu auquel je ne pensais pas. Ma pensée enfourchait plutôt un bel orangé ; une phrase de poète dit : la Terre est bleue comme une orange. Que c'est bizarre de ressentir l'unité de ces deux couleurs complémentaires.
Deux versants d'un même état, l'ombre et la lumière.
L'or de l'ange. L'ange bleu.
Ils dansent et se saluent dans une gracieuse révérence mêlant leurs auras dans un vibrant infini lumineux. L'orange me réjouit et me fait danser, le bleu m'assoupit et me fait rêver. Danser et rêver !



Maurice Denis

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