Goûter le vide, goûter l'absence, goûter le silence, ses vibrations qui bourdonnent, qui pépient, les bercement alanguissant du vent, je m'endors sur l'herbe verte au-dessous des ramures d'arbres vieillissants dont le coeur palpite encore, doucement.
Sous mes paupières des couleurs se manifestent, rouge orangé, vert et violet, me noient lentement l'entendement et l'odeur d'humus de la terre me nourrit et me saoule un peu. Le pépiement des oiseaux dans les branches, le murmure bourdonnant des insectes bercent mon âme tendrement.
Je baille de plaisir.
Et marchant lentement vers la maison, mon regard est attiré par les perles rouges des framboises dont je savoure le goût délicieux.
Que l'été est beau tout simplement et invite à vivre pleinement dans l'allègement des tracas et des tourments.
Travail alchimique dans un jardin hétéroclite, après le déjeuner.
Dans le jardin, écrin de verdure animé par le souffle d'un vent léger, je promène mon corps engourdi aux limites floues, aura spongieuse qui capte les saveurs, les odeurs et les images et se laisse travailler par un processus alchimique pour percevoir de ce jardin hétéroclite l'essence de son unique beauté.
Le lierre vigoureux étreint le tronc des arbres vieillissants qui se laissent enlacer, les tilleuls abandonnent à l'oubli l'odeur de leurs fleurs non cueillies, les bambous prolifiques me parlent de cabanes et de lieux exotiques.
Les herbes du sol sont douces ou piquantes, les fleurs sauvages sont épanouies, les roses alanguies se fanent, les framboisiers et les groseilliers voisinent avec les orties et le parfum de la menthe s'allier à celui du chèvrefeuille. Quel brouet étonnant et délicieux, capable de procurer l'ivresse de la beauté diverse et unique.
Gustav Klimt
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