2 oct. 2012


Les lettres de chantier.

Avec la troisième lettre, le a, surgit le mot araignée.
Le fil qui me relie à moi-même, je le sens aussi ténu que le fil secrété par l'araignée. Mais il paraît que ces fils sont extrêmement solides et qu'ils servent à fabriquer des tissus très résistants.
L'intérieur de nous-mêmes n'est-il pas semblable au labyrinthe figuré par la toile d'araignée...
Toiles d'un gris sale presque noir quand elles garnissent les coins obscurs de nos maisons.
Toiles lumineuses dans le rayonnement solaire, quand elles s'exposent accrochées aux branches d'un rosier, le scintillement des fils ouvre en moi un passage, une plongée favorisée par le soupir d'aise provoqué par tant de beauté.
Un fil lumineux trace le chemin du retour vers soi.
Un sas tout d'abord où va s'abandonner tout ce qui existe, comme un déshabillage puis un monde d'absence, aveugle, invitant à l'exploration méditative, à la rencontre des araignées de la nuit et de leurs toiles obscures.
Tapies dans le silence de notre âme, elles surgissent de l'ombre pour nous capturer au centre de leur labyrinthe dont il faudra revenir.
Il y a de l'effroi à cotoyer le noir de nos pensées avant de découvrir l'infini lumineux de notre être, jardin d'Eden aux multiples toiles d'araignée irisées dans la lumière.



Pierre Bonnard

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