10 mars 2013


La lune surveille la descente vague à vague de la mer dans les escaliers de bois sans les mouiller.
L'eau sèche le bois, on le sait, et permet d'éterniser ses formes apparues. Les marches se sont senties caressées par ce flot tranquille qui les dévalait amoureusement. Elles s'en trouvaient toutes polies, aimables et accueillantes à nos pas reposés ; après cette matinée silencieuse, toute attentive à la vie qui l'habitait, née de chaque instant nouveau, nourrie de fluides inconnus ne demandant aucune reconnaissance, simplement se répandre entre nous et nous associer.
L'écume de la première vague, arrivée au bas de l'escalier, a hésité. Où aller ?
Allez ! un coup de balai dans la cuisine et le salon pour tout faire briller et ainsi rendre hommage au printemps qui est là. Le soleil brille dans le ciel et semble ignorer que la lune est restée au grenier. Pas pour longtemps. La maison lessivée, elle va descendre les escaliers revêtue des dernières vagues de la mer, pour aller jusqu'à la porte d'entrée accueillir le soleil qui, ébloui de la voir aussi belle, l'entoure de ses rayons.



Henri Matisse

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