13 avr. 2013



Sombrée dans le sommeil un après-midi de printemps.

En avril, la nature retrouve sa virginité. D'un fil de la vierge argenté et scintillant, je contemple l'abîme qui va m'engloutir. Plongée dans le noir de l'inexistence qui engloutit tous les germes de vie pour les remettre au monde. Labourage intensif d'un flux incommensurable : le bruit d'une tondeuse à gazon.
Perte à l'infini, remous voluptueux, vibrations ondulatoires, sons à peine perceptibles puis plus agressifs forçant une vague reconnaissance de ce qui a déjà existé et veut renaître renouvelé. Tout est purifié depuis le bleu pâle du ciel, en passant par le délicat dessin des feuilles de bambou balancées par la brise printanière, jusqu'au croak guttural du corbeau, répondant au fin pépiement des moineaux, le tout noyé dans le fracassant ronronnement des machines humaines qui veulent conquérir sauvagement la nature.




Vincent van Gogh

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