29 avr. 2012


Matinée de printemps fraîche et ensoleillée, le jardin est fouillis. Le regard se perd dans une diversité végétale chaotique sauvagement épanouie. Les bruits sont inaccordés entre les pépiements aigus et charmants de moineaux, les percussions en saccades d'un pivert, le ruban ronflant des voitures.
Seule la périphérie du paysage pose un cadre tranquille avec ces quelques groupes de maisons blotties au pied des montagnes disposées en demi-cercle continu où semble ménagée une brèche permettant une ouverture sur un ailleurs.
Le chemin autrefois de terre puis asphalté semble vouloir reprendre son état naturel, des herbes émergeant de-ci, de-là à travers de goudron. Je le parcours jusqu'à la route, étonnée et émerveillée par la diversité des plantes innombrables qui bordent les bas-côtés.
Un oiseau vole silencieux au-dessus de cet espace et le cercle qu'il fait le structure. En rebroussant chemin je me sens m'incorporer au paysage qui devient plus cohérent. De centre d'observation, je ne me sens plus qu'un élément observable comme tous les autres et quand je reviens au jardin le chaos s'est organisé, les deux rangées de bambous entourent avec tendresse le magnifique pommier du Japon tout épanoui, près de la fontaine asséchée et de l'auge cassée.
Le tapis de fleurs violettes et les poiriers en fleurs témoignant une belle vitalité côtoient amicalement les troncs d'arbres vieux agressés par le lierre.
Quelle unité merveilleuse des éléments contraires.




Henri Matisse

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