16 déc. 2012


Sainte-Eulalie en Royans

Douceur d'un matin d'hiver, langueur, bonheur, chaleur. L'âme tapie dans un recoin de l'être soupire tendrement envahie par la beauté des choses qui règnent en silence. L'âtre qui invite les bûches à le remplir, le soufflet posé là qui aspire à faire vibrer les flammes.
Le chat endormi sur le canapé et qui rêve à des oiseaux colorés, on entendrait une mouche voler mais les insectes sont absents à cette époque. Leurs cocons couvent quelque part dans les fentes des murs.
La lenteur, le bonheur du petit qui tapi habituellement dans le fracas de la vie pointe son nez et se répand doucement mais sans faillir, nous engourdit... Quelle saveur de ressentir cet imperceptible filet de vie investir tout notre être, le féconder puissamment pour qu'un nouveau printemps advienne et sourdent de nouvelles sources de vie.

Le craquement de l'allumette
Le feu est rétif à prendre
Il lui faut du papier
Nouveau craquement
cette fois les brindilles s'enflamment
Pas pour longtemps
Un coup de soufflet peu efficace, le papier est réclamé. Il doit remplir tous les interstices entre les sarments perclus d'humidité.
Du papier, du papier
du petit bois, petit bois
Que c'est triste un feu qui ne prend pas !
Apport de feuilles mortes aux belles couleurs fauves !
Un coup de soufflet et voilà partie la flambée qui va nous réchauffer.


Maurice Denis

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